Un réalisateur revenu d’entre les morts.

Après ses deux films très décevant par le manque d'empreinte de Tim Burton, "Alice" et "Dark Shadows", il semble que l’on retrouve enfin cette empreinte.

Frankenweenie est un long-métrage d'animation de Tim Burton, produit par Walt Disney Pictures sorti en Novembre 2012. L’histoire ici est celle de Victor, un enfant qui perd un jour son chien, son meilleur ami, et décide, après avoir eu un cours de sciences sur la réaction au contact de l’électricité, de ramener son chien a la vie. Ce long metrage est la réadaptions d'un court métrage, qu'il a tourné en 1984 mettant en scène de vrais acteurs. Des les premières minutes du film, on retrouve la saveur de ces anciens long métrage, et son talent qui ne laisse pas indifférent.

Dans ce film il n'y a aucun ralentissement, ni temps morts. La performance technique du stop motion est impressionnante, tellement fluide, qu'on se croit en présence de veritables personnes. De plus le noir et blanc, qui pourrait au départ repousser, s'accorde parfaitement avec cette technique. Le jeu d'ombres et de lumière nous met en quelques secondes dans l'ambiance de ce film. Nous retrouvons les thèmes communs au réalisateur, comme le morbide qui se mêlé a la poésie, le thème de la mort.

Pour les personnages, nous sommes en présence d'enfants "freaks" qui sont terriblement attachant, même si on nous fait prendre conscience que les enfants peuvent être cruels entre eux. Les visages des enfants vont passer énormément d’émotions, tout comme le chien Sparky. Notant aussi la sublime musique de Danny Elfman, compère de toujours de Tim Burton.

Malgré le plaisir lors de la vue de ce film, quelques déceptions s'y ajoutent.

La fin est d'une banalité déconcertante. La volonté du happy end ne colle pas du tout avec la touche de Burton. On peut noter ici la présence de Disney qui plane et empêche au réalisateur de se dévoiler. Par contre, la morale de la fin laisse critique. On prône l'acharnement et la souffrance au lieu d'apprendre aux enfants à faire face a un deuil?! Contrairement aux 5 Légendes qui est sorti un mois après, la 3D est très mal utilisée. On peut se demander si ce n'est pas un système de Disney pour gagner plus. Le scenario traine en longueur dans la deuxième partie du film, l'histoire est brouillonne. Autre point, le film ne semble pas adapter aux plus jeunes qui risquent de prendre peur assez rapidement.

Dans ce film il y a énormément de clins d'œil, qui ajoute de l'humour et la touche personnelle du réalisateur

Le titre, Frankenweenie, modification du titre du célèbre roman de Mary Shelley. Elle-même a eu le droit à un hommage son prénom donné à une tortue. La reconstitution de Sparky n’est pas sans rappeler ce monstre. Et pour finir sur ce livre, notons que lorsque la chienne voisine reçoit une décharge électrique, un trait de pelage blanc apparait, ce qui rappelle la fameuse fiancée de Frankenstein

Nous pouvons voir un court métrage crée par Victor. Il s'agit d'un retour en arrière, et présente le passe temps de Burton. De plus nous pouvons voir un panel de monstres tant appréciés par celui-ci.

Au niveau personnel, les parents de Victor regardent à la télévision le fameux Dracula de la Hammer, dont l'acteur principal est Christopher Lee, grand ami de Burton. Pour rester dans les hommages, citons aussi le prof de sciences copié sur Vincent Price, un autre fameux acteur qui est celui qui a donné envie de Tim Burton de faire ces films (Merci!).

Pour les connaisseurs, ils pourront reconnaitre Winona Ryder dans les traits d’Elsa Van Helsing (notez le nom de famille) qui a l'époque jouait Lydia Deetz dans Beetlejuice.

Remarquons aussi la mise en scène de "La petite fille qui ne clignait jamais des yeux" une des histoires du livre du réalisateur "La triste fin du petit enfant huitre".

On peut donc dire qu'après une période de flottement, nous retrouvons la touche Burton, même si cela n'est pas encore au niveau d'un "Des Noces Funèbres".

Mais il se pose une question principale pour ceux qui n'auront pas aimé, est-ce le manque de touche Burton qui ne plait pas, ou au contraire est-ce la répétition des mêmes thèmes a travers ces différents films. Quoiqu'il en soit, ce film d'animation est d’une grande qualité, qui laisse entrevoir le possible retour au sommet du réalisateur américain.

Lien Allociné

ODLM

Je vous laisse un peu plus bas le court (moyen) métrage de Mr Burton datant de 1984. Un conseil, sortez vos mouchoirs !