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The Midnight Club

6 Novembre 2022 , Rédigé par Marmotte Publié dans #Epouvante

The Midnight Club

Comme tous les ans, à la période d’halloween, depuis quatre ans, Mike Flanagan nous livre une nouvelle composition. Cette fois-ci il s’agit d’une adaptation de roman jeunesse (et c’est hyper important de le garder en tête pour la suite) d’épouvante publié durant les années 90 par Christopher Pike.

 

À Sacramento en 1994, on diagnostique à Ilanka un cancer de la thyroïde, quelques mois avant ses 18 ans. Elle a alors d'étranges visions d'horreur. En phase terminale, elle décide d'intégrer le centre de soins palliatifs de Brightcliffe, malgré les réticences de son père adoptif. Le centre est dirigé par un médecin plutôt étrange, le Dr Georgina Stanton.

Peu après son arrivée, Ilanka découvre que sept autres pensionnaires du centre participent au Midnight Club. Ils se retrouvent dans la bibliothèque, toutes les nuits, vers minuit, pour se raconter des histoires effrayantes, malgré le couvre-feu en vigueur dans l'établissement. Dès son arrivée, Ilanka a des visions étranges qui semblent être liées à d'anciens pensionnaires des lieux (cf. résumé Wikipédia)

 

Les jeunes acteurs sont bons dans leur rôle et jeu sans pour autant crever l’écran, à l’exception de Ruth Codd, dans le rôle d’Anya, connu par le biais de Tik Tok.

La patte de Flanagan est de rappeler à chaque série son groupe d’acteurs fétiches. Pas de rôle pour Kate Siegel, sa femme, mais nous retrouvons Samantha Sloyan, dans d’une voisine de l’institut, les jeunes Igby Rigney et Annarah Cymone dans le rôle de deux enfants de l’institut ou encore Matt Biedel dans le rôle du père adoptif d’Ilonka, sans oublier Zach Gilford, précédemment vu dans Midnight Mass, mais cette fois-ci dans un rôle d’infirmier doux et un confident des adolescents.

Nous avons aussi le plaisir lors des histoires racontées par les enfants d’apercevoir d’autres acteurs récurrents comme Rahul Kohl, Crystal Balint, Henry Thomas, Robert Longstreet ou encore Katie Parker.

Et je peux terminer cette (longue) liste d’acteur sans parler de ma joie (non contenue je l’avoue) de voir Heather Langenkamp (connu pour le rôle de Nancy dans une saga chère à mon cœur, A Nightmare on Elm Street) porté le rôle du médecin propriétaire de la demeure où les adolescents vont vivre.

 

Avant toute chose et pour bien apprécier cette série, il faut remettre certaines choses dans leur contexte.

Premièrement, cette série, est adapté et basé sur des livres jeunesses écrits par Christopher Pike, ces romans étant l’équivalent pour nous francophones des romans jeunesses « Chair de Poule ». Alors forcément, cette série va principalement s’adresser à des adolescents, contrairement aux précédentes séries du réalisateur. Et c’est peut-être cela qui a pu déboussoler grand nombre de spectateurs. Il ne faut pas attendre la même mise en scène sombre mais poétique des précédentes séries adultes.

 

Ensuite, lors de sa sortie, la série a été desservie par la mauvaise compréhension de l’épisode 1. Durant l’histoire racontée, il y a une succession de screamers, ce qui a fait une mauvaise pub en faisant croire que la série allait être horrifique et non épouvante. Le but de ce procédé n’était pas principalement d’effrayer, mais de critiquer les longs ou courts métrages qui ne basent leurs récits que sur des jumpscare ou screamers, perdant la base même du récit (ce message est alors prononcé par des adolescents à l’écran, râlant sur la jeune fille qui narre l’histoire et accumule les frayeurs.

 

L’utilisation de musique ou de sons est plus anecdotique, faisant leurs jobs lors du visionnage mais ne restant pas en tête une fois la série terminée contrairement aux précédentes séries, notamment Bly Manor. J’avoue avoir néanmoins énormément apprécié d’avoir entendu un titre du groupe Green Day (faisant écho à mon adolescence, le but de la série étant atteint) lors d’un épisode.

 

Un des principalement attrait de la série est ce système d’histoires dans l’histoire. En effet, chaque nuit à minuit, les adolescents vont se retrouver dans la bibliothèque pour, tour à tour raconté une histoire.

De manière quasiment automatique les histoires narrées vont être un écho à la véritable histoire des adolescents. C’est par ce biais que nous allons les découvrir et la frontière entre l’histoire narrée et leur propre vie se confond. Ce procédé permet de développer des thèmes communs a de nombreux adolescents, comme l’amitié, l’amour mais, aussi et c’est le thème même de la série, à la maladie, la mort, l’espoir de la guérison.

Certaines histoires sont plus touchantes ou prenantes que d’autres (je citerais celle de la balade en voiture qui est d’une poésie sombre et marquante et qui m’a laissé sans voix durant quelques minutes), faisant écho aux sentiments que le spectateur peut (ou a pu) éprouver durant cette période particulière à chacun qu’est l’adolescence.

La brillante idée durant ces différentes histoires est de garder les acteurs jouant les adolescents pour incarner les personnages de leur récit, tout en fait apparaitre certains acteurs récurrents de Flanagan.

Ces histoires permettent aussi de rendre un hommage aux différents styles de films comme les polars policiers, les films noirs, la science-fiction ou encore thriller (Black Swan et Terminator pour ne citer qu’eux).

Cette idée des histoires narrées par les adolescents posent ces limites à la moitié de la série. Certaines histoires ont des longueurs qui peuvent faire sortir complètement de l’histoire et laissent le spectateur dans l’attente de retrouver la suite du récit principal.

 

Parce que oui, en plus des histoires pour se faire peur, nous suivons Ilonka aux prises avec l’énigme d’une jeune ayant été pensionnaire de la clinique et qui a pu en ressortir guérie. Durant sa quête pour connaitre la vérité, Ilonka va croiser le chemin d’apparitions fantomatiques ou va être en prise avec des visions d’une époque passée et lointaine.

C’est là que la frontière entre le réel et le fantastique va se troubler. Ilonka est-elle victime des effets des divers médicaments de son traitement où est-elle réellement en prise avec des événements paranormaux.

 

Durant toute cette série, Mike Flanagan va proposer une réflexion sur des sujets récurrents dans ces œuvres sans jamais tomber dans de la redite.

Les adolescents sont en prise avec leur volonté de vivre en contradiction avec la maladie qui les touchent et leur mort prochaine.

Nous pouvons alors voir dans ces réunions nocturnes et dans ces narrations une certaine façon pour les adolescents d’oublier leurs situations, peut-être pour ne plus penser à la triste réalité de leurs conditions.

Tout comme le pacte entre eux, cette recherche d’un geste de l’au-delà, est une façon de se rassurer sur leur futur et d’une vie après la mort.

 

Un autre thème qui ressort de cette série est un écho au thème principal de la précédente création de Flanagan, Midnight Mass. Un questionnement est fait sur la dangerosité des croyances lorsqu’elles sont mélangées au désespoir (notamment concernant une maladie) et à la mort. Le personnage d’Ilonka va être influencé par ces recherches par sa volonté de guérison, quitte à se perdre et à se laisser influencer par les croyances. Cela fait un écho avec ce thème déjà abordé dans Midnight Mass, mais aussi avec grand nombres de personnes qui se retrouvent être des proies faciles pour les personnages manipulant et pervertissant la religion ou les croyances.

 

 

A mes yeux, tous les problèmes de cette série arrivent dans les deux derniers épisodes.

Les événements du dernier épisode sont bâclés, car trop rapides, alors que la série s’est attardé de nombreuses fois sur divers événements. Ici la résolution se fait presque en un claquement de doigts, le « méchant » de l’histoire est neutralisé (ou pas) et nous passons aux questions qui subsistent à la fin, alors que les diverses péripéties nous tenaient en haleine depuis 8 épisodes.

Car oui, à la fin de la série, nous sommes laissés avec un nombre important (trop) de questions qui sont restés sans réponses. Je comprends l’intérêt de laisser des portes ouvertes pour une possible saison 2, mais je considère que certaines réponses auraient dû être apportées avant de laisser le spectateur avec deux cliffhanger en cinq minutes. Cela laisse un gout d’inachevé surtout si la série n’est pas renouvelée pour une prochaine saison.

Espérons aussi que cette future saison, en plus de toutes les réponses qu’elle doive apporter nous donnera l’occasion d’avoir des informations sur une adolescente du groupe, qui est la seule qui n’a eu aucun background sans explication.

 

Pour conclure nous pouvons dire que par la sensibilité et sa poésie, Mike Flanagan nous livre un portrait humain et mélancolique de l’adolescence. Toutes ces questions naturelles sur la vie et la mort sont appuyées par une photographie propre et maîtrisée qui reste dans les codes basiques du teen movie.

Ces thèmes sombres et sérieux, tel que la mort, la religion ou encore la résignation de notre sort, sont abordés comme dans Bly Manor, Hill House ou Midnight Mass, mais dans une touche plus émotionnelle et réservée que spectaculaire, car n’oublions pas qu’il s’agit à la base de romans écrits pour des adolescents.

Malgré un rythme inégal entre les histoires narrées et l’histoire principale, la fin de saison nous laisse avec une volonté de ne pas quitter ce groupe d’adolescent, peut-être un écho à la nostalgie que nous ressentons de notre propre adolescence lorsque repensant à notre passé.

 

Alors, oui je tiens à l’avouer, j’ai passé la série entière à attendre un easter egg à la saga Freddy Krueger et je tiens à remercier même s’il ne me lira jamais Mike Flanagan pour ce qui semble à mes yeux de fan(atique) de la saga, un clin d’œil à Freddy les Griffes de la Nuit 3, lors d’une réunion avec les adolescents et le médecin, assis en rond dans une salle (les connaisseurs comprendront la référence).

 

To those before, to those after

To us now and to those beyond

Seen or unseen, here but not here

 

ODLM

 

Lien Allociné

 

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