Docteur Strange

    Troisième film de la licence Marvel de cette année, et cette fois-ci c’est le réalisateur, notamment de Sinister 2 et Délivrez-nous du mal, qui s’attaque à un personnage de comics peu connu par les néophytes.

    L’histoire est celle d’un chirurgien, pour le moins arrogant, hautain et sur de lui, Stephen Strange, qui après un grave accident de voiture se retrouve dans l’incapacité de continuer à exercer son métier. Il décide alors en dernière solution d’aller dans un village de Katmandou, pour tenter de retrouver ses capacités par le biais de l’Ancien. Mais il se rend vite compte qu’il s’agit là de quelque chose de plus grand que de la simple méditation et se retrouve enrôlé dans un combat entre les forces du bien et les forces du mal.

    Pour les acteurs, le film se place malheureusement dans la continuité des films de la licence. Nous avons affaire à de bons acteurs, mais qui ne transcendent pas l’écran pour la plupart, peut-être à cause du scénario qui ne leur laisse pas la possibilité de s’exprimer, notamment l’allié de Strange, le bibliothécaire ou encore les sbires du méchant

    Le méchant justement, incarné par Madds Mikkelsen, est tout simplement banal et ne provoque aucune peur  ou craintes aux spectateurs. Le personnage est fade, son background est d’une simplicité énervante (l’ancien discipline qui s’est orienté sans raison vers les forces du mal, c’est du vu et du revu). On assiste là au gros problème des films de la licence, des méchants que l’on peut changer d’un film à l’autre sans que cela ne pose problème.

    L’amie de Strange, incarnée par Rachel McAdams ne fait pas grande nouveauté dans son développement. Il s’agit une fois de plus de « l’humaine banale sans pouvoir » qui va permettre au héros de garder à l’esprit d’où il vient. Elle ne sert qu’à montrer une romance digne des films d’adolescentes et ne permet qu’à développer des scènes de gags. Remercions-les quand même de ne pas avoir fait pour la énième fois le coup de la demoiselle en détresse…

    La présence de Tilda Swinton dans le rôle de l’Ancien est néanmoins agréable (et non je n’ai pas lu les comics, donc une femme qui joue le rôle de l’Ancien ne me dérange pas). Je trouve appréciable de la voir évoluer dans un rôle de « gentil » contrairement aux rôles dans lesquels j’ai pu la voir. Dommage tout de même que le background du personnage n’est pas été un peu plus poussé, ce qui aurait pu être intéressant.

    Doctor Strange, quand à lui, incarné par le très british Benedict Cumberbatch, est la seule bouffée d’air frais de ce film. Gardant des similitudes avec son rôle de Sherlock, il a poussé son jeu pour faire de Strange un personnage arrogant, hautain et orgueilleux au plus haut point.

    Pour ce qui est de la photographie et décors il n’y a rien à dire, ils sont parfaitement soignés nous faisant voyager entre New York, Londres, Pékin ou encore Katmandou, avec tout de même un coup de cœur pour le travail sur « le havre de paix » demeure de l’Ancien.

    Les effets spéciaux qu’en a eux sont stylisés et légers, ce qui apporte une autre dimension dans cette licence, aidé par le changement entre « pouvoirs » et « magie ».

    Le gros point noir de ce film reste le scénario, qui est banal, simpliste et donne une impression de brouillon fait à la va-vite. Les rebondissements sont prévisibles, les explications données sur les dimensions parallèles sont évasives au complet, dommage pour un film dont c’est le thème principal et qui aurait pu poser plus facilement qu’un autre film de la licence ces explications.

    Il y a malgré tout deux bons passages dans ce film à mettre en avant, premièrement la scène de l’accident de Strange et tous les événements qui en découlent par la suite. Ils donnent une autre dimension au film, s’éloignant intelligemment du film Super Héros pour quasiment tomber dans le drame et aide aux spectateurs à comprendre les enjeux premiers de Strange.

    Et il y a aussi ce fameux combat en fin de film, qui joue d’une manière remarquable avec la distorsion, mais surtout avec le temps, et laisse aux spectateurs une vision rafraichissante et nouvelle.

    Mis à part cela, le scénario n’est pas travaillé, les rebondissements se remarquent à des kilomètres avant qu’ils arrivent et le trait d’humour est parfois lourd surtout lorsque des gags pas spécialement drôle se trouvent être utilisés quatre, cinq fois, donnant l’impression que ce film n’avait le droit qu’à un faible quota de blagues et qu’il les a remises à toutes les sauces.

    Et alors le summum est atteint avec le développement des personnages, notamment Strange et un personnage qui retourne sa veste à la fin du film. Strange passe en quelques jours d’un chirurgien tête à claques et cartésien à un super magicien au pouvoir parfaitement contrôlé pour qui tout ce qui vit est normal, sans pour autant se souvenir qu’il y mettait des réserves tout le long du film. Sans parler de son avis à propos de l’Ancien qui change tel une girouette en pleine tempête…

    Mais le pire restera ce personnage qui change du tout au tout en film de film avec une explication digne d’un enfant arrogant mis devant les faits. J’ai presque attendu de l’entendre dire « Oui je suis méchant, parce que voila j’ai envie »….

    Sur un dernier point, notons la musique quasiment absente du film, qui ne m’a pas marqué plus que cela alors qu’elle aurait pu appuyer l’ambiance des diverses dimensions.

    Ce film est néanmoins un bon film, dans la mesure où l’on ne veut pas réfléchir et voir un divertissement. Malgré ce que certaines personnes peuvent en dire, je ne trouve pas qu’il s’agisse d’un navet ou du pire film de la licence Marvel. Il n’est pas exceptionnel mais reste tout de même de meilleure qualité que les deux précédents de la licence à savoir Civil War et X-Men.

    La scène de fin laisse, je trouve, beaucoup d’espoirs sur le prochain Marvel, il me semble Thor 3.

    Wait and See….

ODLM

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